Monday, May 08, 2006

L'assaut du 19, tri.

Je me suis réveillé, la joue dans la boue puante de cette casemate. L'obus qui en a traversé le toit m'a projeté contre un mur. Vu que j'étais déjà évanoui, le fait d'être assommé a pas changé grand chose. J'avais la tête comme une caisse en ferraille avec des cailloux.
Affolé, j'ai cherché mon fusil. Défoncé. C'est alors que je m'en suis rappelé.

Kaarel.
C'était quoi ce truc ? Merde.
Dans un coin, j'ai vu, le cadavre du Provodnik. Sous quelques gravats. Je l'ai dégagé et l'ai fouillé. Pas grand chose d'intéressant, sauf quelques papiers. J'ai pris ses clopes et sa thune, récupéré les papiers.

C'est à ce moment là que je me suis rendu compte de l'odeur. Elle provenait du fond du trou d'obus, une odeur huileuse, puante. Celle du liquide qui suintait de Kaarel. Un stakhanov ? Mon cul, oui ! Bon, fallait que je sorte de là. J'ai taxé son flingue au provodnik, embarquant les papiers avec. J'pourrais les lire plus tard.

Sorti de la casemate, c'est encore le même spectacle de désolation, mais le soleil en plus. Ce connard brille pareil sur les vivants comme les cadavres. Enfin. Mes yeux s'habituent doucement à la luminosité.

Qu'est-ce que je pouvais faire ? Déserter, là, comme ça, au milieu du No Man's Land ? Me diriger vers les NeuReichers ? Cette bonne blague.

J'ai cherché où étaient mes lignes et j'y suis retourné. Les quelques blessures m'ont permis d'éviter un savon de mes supérieurs... Tant mieux, pas besoin de ça, merde.

Une pause, et les papiers. Apparemment, ce connard de Provodnik dirigeait une espèce de créature, puisqu'il recevait des ordres pour son "Stakhanov". Quand je repense à ce truc, j'ai encore la nausée. Ce n'est peut être pas mort, là bas, dans ce trou...